Alternance & Hôtellerie-Restauration
En mai, j’ai été invité à répondre à un questionnaire dans le cadre d’un mémoire RH sur la valorisation de l’apprentissage dans le secteur HCR. Un sujet que je connais bien et qui, plus que jamais, mérite qu’on s’y arrête.
Entre les examens de fin d’année pour les apprentis et les futurs recrutements de septembre, je me suis dit qu’il était temps de poser noir sur blanc ce que l’alternance peut ou ne peut pas réparer dans notre métier.
Et si on reprenait notre part de responsabilité ?
Crises sanitaires, géopolitiques, climatiques : notre secteur a tout pris de plein fouet. Résultat ? Un métier profondément transformé. Il ne suffit plus aujourd’hui de faire bien à manger. Il faut faire bon, beau, abordable, éthique, inclusif, rapide, et le tout avec le sourire.
Mais au-delà de ces exigences, le plus grand changement est sans doute venu de l’intérieur : nos équipes, comme nous, veulent vivre mieux. Et c’est une aspiration légitime.
Un métier en mutation
L’alternance est souvent présentée comme la solution miracle. Mais elle n’en est une que si l’on s’en donne la peine.
Un alternant, ce n’est pas une main-d’œuvre low-cost. C’est un pari sur l’avenir. Un regard neuf. Une énergie à canaliser. Une responsabilité à assumer.
Pour cela, il faut être là avant (dans les écoles, les jurys, les présentations métiers), pendant (en s’assurant qu’ils ont les moyens de réussir leur diplôme), et après (en leur proposant une suite : un poste, une vision, une place).
L’alternance : levier ou alibi ?
L’apprentissage n’est pas une rustine. C’est une chance. À condition d’en faire un engagement réciproque, et non un contrat par défaut.
Si vous accueillez un alternant cette année, posez-vous cette simple question :
“Suis-je prêt à me rendre exemplaire pour transmettre ce métier comme il le mérite ?”




Pourquoi ce désamour ?
La pénurie de main-d'œuvre ne tombe pas du ciel. Si notre métier est en tension, c’est parce que nous n’avons pas su ou voulu remettre en question certains fonctionnements. Horaires à rallonge, manque de reconnaissance, peu de perspectives...
Les jeunes ne tournent pas le dos au travail. Ils tournent le dos à notre façon de faire travailler.
Changer de posture
J’en parle d’expérience : plusieurs jeunes que j’ai eu la chance de former sont aujourd’hui eux-mêmes formateurs, chefs ou responsables d’établissement.
Ce n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un engagement sincère dans la transmission.
Nous devons arrêter de nous considérer uniquement comme des victimes des crises. Le malaise est aussi en partie le nôtre. Et la réponse passe par nous.
Conclusion
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